Qui suis-je face à cet ange ? Mes doigts devraient être sur sa peau et sa voix dans ce lourd silence maintenant révélé. Je m'endors chaque soir les yeux ouverts sur ce vide. La pénombre, l'éternité, ma main sur ce drap glacé, la chaleur d'un corps contre son fantôme, mon regard flottant sans espoir. C'est sans fin.
Et si l'amour était éternel ?
Synopsis :
"The Fountain raconte le combat à travers les âges d'un homme pour sauver la femme qu'il aime.
Espagne, XVIe siècle. Le conquistador Tomas part en quête de la légendaire Fontaine de jouvence, censée offrir l'immortalité. Aujourd'hui. Un scientifique nommé Tommy Creo cherche désespérément le traitement capable de guérir le cancer qui ronge son épouse, Izzi. Au XXVIe siècle, Tom, un astronaute, voyage à travers l'espace et prend peu à peu conscience des mystères qui le hantent depuis un millénaire.
Les trois histoires convergent vers une seule et même vérité, quand les Thomas des trois époques - le guerrier, le scientifique et l'explorateur - parviennent enfin à trouver la paix face à la vie, l'amour, la mort et la renaissance."
Le film se veut philosophique, ce qui pourrait irriter les non avertis. Il ne faut donc pas s'attendre à un standard de narration. Les acteurs que sont Hugh Jackman et Rachel Weisz forment un très joli couple à l'écran. Côté visuel, l'oeuvre est impressionnante par moment, comme on peut se l'imaginer avec l'image qui suit. Par le réalisateur de "Requiem for a dream".
Je me perds souvent, mais je ne le réalise que lorsque mon esprit se réveille. Je ne sais pas le commander, ça peut se faire à tout moment, généralement à la lecture d’une phrase, l’écoute d’une musique, etc.. c’est plutôt désolant dans le fond, je ne suis que donc peu profitable. J’ai l’absurde idée de chercher où est l’intérêt qu’on pourrait trouver en moi, enfin un rare et particulier, pleinement utile. Je me raccroche à mon honnêteté, la seule en qui je porte pour l’instant confiance. Sauf qu’elle est bien plus délicate à tenir que je pourrais le penser. Arriver à lire en soi, ne pas se laisser corrompre par les belles phrases pré-faites, par la peur du regard porté, quelle difficulté..
On me considère comme ami, je n’arrive pas pour l’instant à considérer une personne comme tel. Le jour où je me sentirai moins seul dans mon univers, j’en aurai trouvé un.
Ca commence à me ronger, depuis que j’ai le temps pour le voir (ce temps), je me rends compte de cette solitude, je n’étais pourtant pas moins seul lorsque mon temps était rempli, mais je ne le voyais pas vraiment. Se lever pour aller travailler, rigoler sur le terrain, rentrer pour recharger ses batteries puis recommencer. Le lundi, on souhaite d’être vendredi, le vendredi on souhaite de ne pas être dimanche soir. Le week-end passe d’autant plus vite quand on sait qu’il est tellement bon. On ne voit donc pas le temps passer.
Qu’est-ce que je gagne ? Des petits plaisirs dissimulés ici et là, mais le grand plaisir où est-il ? Doit-il me tomber dessus comme un quasi miracle ou dois-je faire un effort pour le trouver ? Je ne parle pas vraiment d’amour, je ne sais pas vraiment quelle forme il possède, je crois juste que je ne dois pas m’endormir dans mon quotidien. Je n’ai peur d’aucun regard, je ne veux pas devenir aussi pauvre qu’un milliardaire dépensant son argent pour se sentir vivre.
(...)
Dans quelle mesure ma façon de penser est-elle différente de la tienne ? Où reposent les bases essentielles de cette différence. J’apprends des différences, j’acquiers des outils me permettant d’aller de l’avant en me servant chez les autres. Ca doit être pour que le temps passe plus agréablement, de la manière qui me correspond le mieux. Ca ne pourrait pas aller plus vite ? Au lieu de me servir petit à petit, récolter d’un seul coup comme une illumination ce qui me libèrerait de toutes mes faiblesses.
(…)
Etant petit, quand je regardais une grande personne, je la voyais comme intouchable, comme un être qui savait tout, contre qui je ne pouvais rivaliser, qui était finie au contraire de moi qui me construisais et savais être ignorant de tant de choses. Aujourd’hui, je commence à regarder les gens d’un drôle d’œil, je vois l’adolescent qu’ils étaient (j’imagine). Je me demande s’ils ne se sont pas perdus en route depuis, s’ils progressent toujours, je vois l’adolescent car je refuse de voir des personnes éveillées. Et donc moi, ai-je les yeux ouverts, je me demande si ce que je peux voir n’est finalement pas qu’un leurre.
J’ai une idée de comment résoudre ce genre de questions obscures, peut être arriverai-je à l’expliquer par des mots (c’est évidemment possible, le prob est : possible par moi ? -_-)
